Nous voilà donc sous les étoiles. Assis, allonges, comme vous voulez… mais tous sur le pont pour une belle nuit en mer. Il y a les vieux, les vieux marins à la peau tannée, ceux qui en ont vu des couchants, des nuits, des aubes avec juste l’océan pour horizon, ceux qui en ont vécu des mers calines ou en colère, du bleu, du vert, du gris, du blanc qui bouillonne de colère, qui en ont savouré des escales, des tripots, des bagarres, des filles de rêves ou des quelconques. Autour d’eux ils y a les p’tits jeunes, ceux qui savent pas encore, qui voudraient bien savoir, qui sont impatients, excités mais vaguement inquiets.
Dans la premiére obscurité c’est le moment où ça bavarde, ça parlotte, ça raconte, ça chante.
Un rien et ça démarre :
On rêve que nous aussi on ira au cap Horn, on ira se castagner avec le cap Dur.
Oui. Et je te dis que les premiers qui y sont allés ils ne devaient pas avoir froid aux yeux…
C’est comme ça les marins, ça parle, ça chante et des fois ça dit rien, ça écoute le vent, là sous la lune, le vent qui porte des questions et des fois des réponses.